Un article publié la semaine dernière dans le National Post affirme que "selon une nouvelle étude canadienne, les mères porteuses sont souvent profondément bouleversées par leur expérience".
Vous devinerez que j'ai tout un opinion sur le sujet! Premièrement, l'article ne mentionne aucunement quel organisme a conduit cette recherche, ni qui ont été les sujets (mères porteuses) interrogées. Étant en contact avec probablement la moitié des mères porteuses au Canada, et ayant très rarement entendu l'une d'elle se plaindre de son expérience, je me questionne sérieusement sur la provenance des sources du journaliste.
Mais bon, quand même je n'ai aucun doute que la gestation pour autrui peut être une expérience très décevante pour une femme qui s'embarquerait dans ce projet avec des attentes très irréalistes (genre, que les parents garderont un contact hyper-étroit avec elle pour le restant de leurs jours, qu'ils lui manifesteront une gratitude sans bornes chaque jour pour le restant de leur vie, qu'elle restera pour les parents la personne la plus importante de la planète, jusqu'à la fin des temps...) Une femme qui possède une faible estime d'elle-même et qui choisit d'être mère porteuse dans le but principal de se sentir aimée, appréciée et "utile", risque effectivement d'être plutôt déçue quand le projet prend fin.
La réalité, c'est que même si les parents resteront certainement toujours reconnaissants pour ce qu'ils ont eu, à un moment donné la routine du quotidien prend le dessus. La vie retrouve son train-train normal, et les exigences d'un nouveau-né font vite oublier les semaines passées à s'extasier sur le miracle de la vie qui pousse dans le ventre d'une autre. Ce n'est rien de personnel. C'est la vie. Une mère porteuse qui a de la difficulté à passer à autre chose n'était peut-être pas aussi prête qu'elle le croyait à vivre cette expérience.
L'article en question ne mentionne pas si d'autres facteurs importants ont été étudiés: la possibilité que certaines mères porteuses soient prônes aux dépressions (post-partum ou autre), la possibilité que certaines mères porteuses aient choisi de vivre ce projet pour combler un certain "vide" qu'elles ressentent (et qui ne sera jamais comblé par des choses externes), etc. On ne parle pas non plus du type de screening qu'elles ont subi...Est-ce qu'ELLES ONT MÊME subi un screening psychologique? Étaient-elles prêtes à vivre cette expérience? Avaient-elles VRAIMENT pris le temps de choisir des parents avec qui elles partageaient des attentes semblables et avec qui elle pouvait communiquer ouvertement?
Quoi qu'il en soit, je trouve que cet article manque de crédibilité face aux sources, et par expérience j'ai rarement vu des mères porteuses être très déçues par leur expérience, au contraire! Donc je me questionne...Peut-être qu'un autre titre pour cet article aurait été plus approprié, genre "SOME surrogates feel deeply upset by the process".
Vous pouvez lire l'article complet ici: Surrogates often deeply upset by the process: study
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