dimanche 27 mai 2012

Un petit deuil...

J'ai vécu un petit deuil hier soir, un tout petit... j'ai rangé (de façon définitive) mes vêtements de maternité. :(

C'est avec un brin de nostalgie que j'ai plié et rangé avec soin mon lot de vêtements de maternité accumulés au fil des dernières années, en sachant qu'ils ne me serviront plus, puisque je n'ai aucunement l'intention d'êre enceinte à nouveau.  Ni pour moi, ni à titre de mère porteuse.  J'adore être enceinte, mais j'ai vraiment fini.  J'ai deux merveilleuses filles.  J'ai donné naissance à trois précieux enfants pour des familles formidables.  J'ai fait ma part pour la reproduction de la race humaine.  Je prends ma retraite de cigogne.

Mais je vis quand même un certain deuil face au fait de devoir faire une croix sur cette expérience de vie grandiose que je ne revivrai plus jamais.  Jamais.

À travers les vêtements simples de tous les jours que j'ai portés pour des raisons surtout pratiques (accomoder ma grosse bedaine et rester confortable), j'ai retrouvé plusieurs chandails (maintenant un peu trop usés) que j'ai portés quand j'étais enceintes de mes filles, et pour lesquels je ressens un étrange attachement émotif.  J'ai soupiré devant ces quelques ensembles que je m'étais achetés pour telle ou telle occasion spéciale, pendant une de mes quatre grossesses.  J'ai souri tristement en pliant ces quelques chandails préférés qui ont accomodé ma monstrueuse bedaine de surro-jumeaux au cours de ces dernières semaines d'août 2010.  J'ai hésité avant de jeter aux poubelles cette vieille camisole usée mais tellement confortable que j'ai porté pratiquement chaque nuit au cours de mes deux dernières grossesses.  Mon maillot de maternité, ce joyeux compagnon qui m'a permis de me baigner enceinte sans ressentir le moindre complexe face à mon corps.  Ce gros chandail en cotton ouaté noir, trop grand, mais qui m'a beaucoup servi lors de froides soirées d'automne, de printemps, d'hiver...depuis décembre 2004!  Bref, des compagnons vestimentaires qui m'ont accompagnés au cours de chacune de mes grossesses.  Des compagnons qui accompagnent de merveilleux souvenirs gravés dans ma tête, dans mon coeur, et sur de nombreux clichés que j'ai pris au cours de ces grandes aventures de ma vie: mes grossesses.  Des compagnons auxquels je dois faire mes adieux aujourd'hui...

La fille sentimentale que je suis parfois n'a pas pu résister à l'envie de conserver en souvenir (caché au fond de ma garde-robe à l'abri des regards moqueurs de Super-Mari) le tout premier chandail de maternité que je me suis acheté, il y a plus de 7 ans!  Jétais alors enceinte de 6 ou 7 semaines, je venais à peine d'apprendre la nouvelle de ma première grossesse et j'étais encore sous le choc, contente et incrédule...et terrifiée à l'idée de devenir maman!  J'étais encore dans la période "précaire" de la grossesse, ces fameuses 12 semaines critiques où une grossesse sur quatre se termine par un échec.  Mais j'avais confiance.  Je ressentais cette petite vie à l'intérieur de moi et je savais instinctivement qu'elle était pour y rester.  Et pour me prouver de l'existence de cette nouvelle petite vie qui grandissait en moi, malgré l'absence totale de bedaine, j'ai décidé de me laisser tenter et d'acheter un premier morceau de linge de maternité.  Il y avait une grosse vente Boxing Week au Thyme Maternité.  Je me suis (très, très fièrement) acheté un chandail à manches courtes rose fuschia (rose, parce que j'avais l'impression de porter une fille, et je le souhaitais ardemment!)  Extra-small.  Il était VRAIMENT trop grand!  Aujourd'hui, même en temps normal, je ne pourrais pas porter ce chandail... qui serait beaucoup trop petit! Je l'ai tellement porté, du moins pour ma première grossesse.  Et je l'ai gardé, bon.

(Et cette fameuse petite vie qui venait de s'allumer en moi...elle a aujourd'hui 6 ans et 9 mois, elle sait lire, écrire, compter jusqu'à 1000, dessiner comme une enfant de 12 ans, grimper une structure de jeu plus vite que tous les petits garçons de son âge, faire le grand écart et chanter à l'oreille des tounes de Mozart.  JAMAIS je ne réalisais ce potentiel quand j'ai acheté ce chandail fuschia, jamais je n'aurais cru que la grossesse m'apporterait tellement plus qu'une bedaine, plus qu'un bébé comme ceux qu'on voit dans les annonce de Pampers...)

J'avoue que je me sens un peu ridicule devant toute cette émotivité... je ne ressens pas d'attachement émotif pour les surro-bébés que j'ai portés à titre de mère porteuse, mais j'ai envie de verser une larme quand viens le temps de me départir de mes vêtements de maternité.  Comment expliquer cette absurdité?!

5 commentaires:

  1. Line je viens de verser une larme. J'ai de la difficulté à trouver les mots pour expliquer à quel point je trouve que t'es une femme exceptionnelle ! T'es une maman géniale pour tes cocottes (adorables), tu leurs transmet selon moi les meilleures valeurs du monde ! Tes filles sont tres chanceuse d'avoir une maman comme toi! Malgré que t'as terminer tes aventures de cigognes et suis certaine que tu continueras a faire des merveilles dans ce monde, et que je vais continuer de parler de toi et de tes expériences avec mes proches qui considere comme moi que tu es une femme vraiment spéciale !

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  2. Ah ce n'est pas fou du tout! Je n'ai pas eu la chance de vivre plus d'une grossesse et mondou que ca été difficile de me débarasser de tout. Il y a tellement de vécu et d'histoires derriere tous tes morceaux de vetements!
    Sylvie C.

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  3. c'est pas fou du tout ca, moi aussi j'ai terminéma famille et j'ai encore des t-shirt de maternité que j'utilise comme pyjamas car je n'ai pas pu m'en débarasser

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  4. Bonsoir Line ca fait un bout qu`on n`a pas eu de nouvelles de toi. Ma lecture de toutes les semaines est pas mal dolle. haha. Comment va le post-grossesse???

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  5. Moi aussi j'aimerais savoir! :)

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